Une chambre à soi
D’après le texte de Virginia Woolf – traduction Clara Malraux – et d’autres instant de vies.
Une rencontre entre une communauté de personnes et les mots de Virginia Woolf.
Une proposition du Solstice d’Hiver
Conception et réalisation : Magali Montoya et Cécile Laffon
et la complicité de toutes et tous
Régie et lumière : Christopher Melice
Administration de production : Silvia Mammano
Avec Maxence Bounouar, Laureen Champagne-Aubry, Valentin Godement, Edouard Lefort, Serge Loeser, Marie Claude Malhappe, Christine Pouquet, Cécile Laffon et Magali Montoya
Création au théâtre Le Colombier – Magnanville, 19 mars 2022 (durée 1h10)
Une chambre à soi était à l’origine une conférence adressée à des jeunes filles à l’université de Cambridge en 1928. Ces étudiantes se destinaient pour la plupart à l’écriture. Virginia Woolf était venue s’adresser à elles, hésitant d’abord à répondre à cette demande, ne sachant pas par quel axe aborder le sujet de l’écriture – acte existentiel pour elle, nécessaire, vital. Acte dont l’exercice n’allait pas de soi et était contrarié par le frottement avec la vie sociale et la place accordée aux femmes. Comment allait-elle leur parler de ça ? De ce à quoi elles allaient être confrontées ? Simplement pour exercer, s’essayer à l’écriture, qui pour des raisons obscures…disons, ne leur serait pas facile d’accès.
Nous avons rencontré Christine, Edouard, Laureen, Marie Claude, Maxence, Serge et Valentin.
Nous avons partagé le texte de Virginia Woolf, et leur avons proposé de les interviewer, sans préméditer du point d’arrivée de nos rencontres, promenades et expériences autour d’une chambre à Soi
Ils ont entre 16 et 75 ans, ils nous ont accueillies chez eux ou dans un lieu de leur choix : un salon, un jardin, la maison de l’enfance, les bureaux du théâtre… Ils nous ont permis par leurs récits d’avoir accès à leur Chambre à eux, et ont donné un corps, un écho, à tout ce qui se lève dans le texte de Virginia Woolf.
De l’empêchement à l’acte, de la transmission à l’éducation, du dépassement à la liberté.
Un paysage humain apparaît, une cartographie du présent, et les mots de Virginia, comme murmurés depuis un temps lointain nous rappellent combien il est essentiel d’inventer sa vie, de se tenir proche de ses rêves, de ne trahir aucun idéal intime et nécessaire, de résister. Mais aussi d’avoir « les moyens » de ses rêves, moyens qui ont longtemps été refusés aux femmes.
« Il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une œuvre de fiction » nous dit Virginia.
Suite à nos rencontres, nous nous sommes retrouvés et avons tissé ensemble notre soirée unique, un instant de vie, de théâtre, à l’image de la qualité que chacun a donné à cette aventure
Nous serons là toutes et tous, sur scène.
Magali Montoya et Cécile Laffon , 19 Mars 2022